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FDLM438 – Le Refugee Food Festival : rassembler autour de la table

Posté le par le français dans le monde

Reportage – Refugee Food Festival : rassembler autour de la table

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Reportage France du 20/07/2017 : « Le Refugee Food Festival : rassembler autour de la table » – Laurence Theault

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Laurence Theault :
Avec sa blouse blanche à col officier, Afoussatou Soro a des airs de chirurgien sauf que son bloc opératoire à elle, c’est sa cuisine. La jeune femme, toute en rondeurs et au rire éclatant, a 30 ans. Elle a fui la Côte d’Ivoire suite à la crise politique de 2002. L’exil a été douloureux et son regard s’éclaire lorsqu’on évoque la nourriture de son enfance.

Afoussatou Soro : [bruits de cuisine]
Quand j’étais petite, je mangeais l’igname. L’igname bouilli…

Laurence Theault :
Et c’était préparé par qui ?

Afoussatou Soro :
Par ma grand-mère. Moi-même, je suis devenue fan amoureuse de la cuisine traditionnelle, de la cuisine de mamie. [bruits de cuisine]

Laurence Theault :
C’est le coup de feu en cuisine. Des morceaux de poulet cuisent et prennent une couleur de miel. Les deux mains sur les hanches, Afoussatou prend le temps d’expliquer sa cuisine.

Afoussatou Soro :
J’utilise du sel. J’utilise rarement le poivre et tout ça, à la rigueur du cumin mais ma cuisine, elle est toute simple vraiment, tout en respectant les aliments.

Laurence Theault :
C’est une cuisine très raffinée, je trouve avec beaucoup de saveurs, de subtilités. On ne s’attend pas toujours à ça avec la cuisine africaine. Vous inventez des choses.

Afoussatou Soro :
Voilà, oui. Comme le taboulé ivoire, c’est du taboulé qui est fait à base de semoule de manioc platsiki ? qui est très bon. C’est ce qui fait…

Laurence Theault :
Et là, on a une petite odeur de menthe, hein, qui me passe sous le nez. Et la bonne idée du festival, c’est de partager des savoirs culinaires. Pour le jeune chef aux yeux rieurs Charles Neyers qui accueille Afoussatou dans son restaurant parisien La traversée, c’est très excitant car ils ont concocté le menu à quatre mains.

Charles Neyers :
C’est super stimulant de découvrir en tant que chef et d’avoir des produits qu’on n’a pas l’habitude de travailler : la banane plantain, le manioc.
[Dans le restaurant : « C’est des tablées pour des grandes tables aussi… Le dessert ! »]

Laurence Theault :
Et pour la jeune cheffe ivoirienne, cette initiative vise à faire changer le regard sur les réfugiés.

Afoussatou Soro :
Ça valorise aussi les réfugiés parce que c’est pas évident d’être réfugiée, de s’intégrer et de réapprendre à vivre. C’est très, c’est très difficile. Et quand on a le festival, comme le festival de Refugee Food, vraiment, c’est tombé du ciel !

Laurence Theault :
Voisins de quartier, Pauline et Harouna sont venus déguster ce brunch ivoirien. Ils apprécient l’idée.

Harouna :
Je trouve ça très bien d’être dans le partage, un peu dans les deux sens en fait… que les réfugiés aussi donnent, ne soient pas seulement en position de recevoir et voilà !

Pauline :
Ça nous sort des clichés des camps de réfugiés à La Chapelle ou à Jaurès. C’est génial vraiment de partager quelque chose avec eux parce que, avant tout, c’est ça !

Laurence Theault :
Avant de partir, les chefs nous font la promesse de mélanger leurs talents et de créer une recette franco-ivoirienne.

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