banniere single

FDLM435 – Les femmes dans le cinéma

Posté le par Pierre Alain Le Cheviller

Culture- Les femmes dans le cinéma

logos rfi_CMJN

Rendez-vous Culture du 30 avril 2021 : « Avec Sous nos yeux, Iris Brey livre une analyse pleine de justesse sur les femmes au cinéma » – Sophie Torlotin

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/rendez-vous-culture/20210430-avec-sous-nos-yeux-iris-brey-livre-une-analyse-pleine-de-justesse-sur-les-femmes-au-cin%C3%A9ma

rfi-savoirs_cmjn

Télécharger le reportage audio (.zip)

Sophie Torlotin : La journaliste et essayiste Iris Brey travaille depuis des années sur la représentation des genres dans le cinéma et les séries. Son nouveau livre s’adresse aux jeunes générations pour les aider à décoder les images. Elle révèle l’existence d’une grammaire cinématographique, transformant les femmes en objet de désir. Cela peut passer par un travelling vertical, comme celui montrant Marilyn Monroe et sa robe blanche soulevée par une bouche d’aération, dans Sept ans de réflexion. [On entend la voix de Marilyn Monroe durant cette scène]

Iris Brey : J’essaye de montrer aux adolescents que la mise en scène nous donne un message politique.
Et on s’habitue tellement à voir les corps féminins filmés de la même manière, qu’on [ne] fait même plus attention, en fait, à certaines valeurs de plans ou à certains mouvements de caméra, qui nous indiquent, en tant que spectateurs, spectatrices, que ce corps là est désirable.

Sophie Torlotin : L’idée est donc d’apprendre à décoder les images, à proposer aussi d’autres représentations.
Car, même si le mouvement #MeToo a fait bouger les lignes, il y a encore du chemin à parcourir. À Hollywood, 88 % des cinéastes sont des hommes. Ce sont aussi majoritairement des hommes aux positions de pouvoir. Et peu de films passent le test de Bechdel.

Iris Brey : Pour rappeler, il faut qu’il y ait deux personnages féminins qui soient nommés, qui se parlent entre elles d’autre chose que d’un homme. Ça paraît assez simple comme ça, mais en fait très peu d’oeuvres passent le test. Par exemple, Lupin, qui vient de faire un carton international, avec Omar Sy, ne passe pas le test de Bechdel.

Sophie Torlotin : Le regard masculin, le male gaze, faisant des femmes des objets de désir, a été théorisé en 1975 par une essayiste britannique, Laura Mulvey. Iris Brey s’en inspire pour forger à l’inverse ce que pourrait être le regard féminin.

Iris Brey : Pour moi, le regard féminin, c’est pas l’inverse, en fait, du regard masculin. C’est pas des femmes qui regardent des hommes comme des objets. Mais vraiment d’être dans un nouveau paradigme, en fait, de désir, qui n’est pas autour de la domination, mais qui est autour d’un regard à égalité. Et des films et des séries qui nous proposent, en fait, d’être dans le ressenti de l’héroïne, d’être dans son corps, dans sa tête … [Extrait de la série citée ici] comme dans La Servante écarlate – The Handmaid’s Tale. Où là, tout le monde dit : « Ah, mais c’est une série insupportable à regarder ! » Alors que Game of Thrones est une série beaucoup plus violente. Mais quand on montre des viols du point de vue féminin, là, ça nous paraît insoutenable : pourquoi ? Parce que ce n’est jamais montré du point de vue féminin.

Sophie Torlotin : Le regard féminin réussit malgré tout à percer, y compris à Hollywood, avec Nomadland : beau portrait de femme vieillissante découvrant la solidarité de néo-nomades en camping-car.
Chloé Zhao est la deuxième femme à remporter un Oscar du meilleur film.

Télécharger le reportage audio (.zip)

Aucun commentaire

Laisser un commentaire