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Fdlm 400 – Francophonie : le conteur québécois Simon Gauthier (3’14’’)

Posté le par le français dans le monde

Depuis plus de quinze ans, Simon Gauthier captive tous les publics par son imagination débridée, son énergie incandescente et sa sensibilité de poète. Ce conteur professionnel a décidé de se lancer dans le métier en 1998 après avoir vu le conteur Michel Faubert en spectacle un an plus tôt. Le lendemain de cette veillée mémorable, Simon s’est littéralement plongé dans la littérature de contes et a dévoré toute la section « contes » de la bibliothèque, aussi bien les contes traditionnels du Québec que ceux d’autres traditions. Depuis 2004, Simon effectue chaque année de trois à cinq tournées en France, présentant ses spectacles aussi bien dans des festivals qu’en salles ou en milieu scolaire. Il a aussi conté dans de nombreux pays et il se produit régulièrement au Québec et un peu partout au Canada. Benjamin Dehaut l’a rencontré.

[podcast]https://www.fdlm.org/wp-content/uploads/2015/07/Conteur_canadien.mp3[/podcast]

TRANSCRIPTION
Benjamin Dehaut – Simon Gauthier est un conteur de 41 ans / un homme qui raconte des histoires / des légendes bien sûr / mais également des histoires vécues / c’est son père qui lui a donné cette passion pour le conte quand il était petit / et même lorsqu’il se présente dans la vie de tous les jours Simon Gauthier le fait en racontant une histoire – S. G. – Je suis né sur la côte nord / sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent au Québec / un / un être humain qui aurait reçu par la lune un visage et par la nuit une parole – B. D. – Enfant / pendant les longs trajets en voiture il y a toujours une cassette de contes qui passe et déjà Simon Gauthier imagine des décors fantastiques – S. G. – Quand on était dans les cavernes / ben les gens / hommes ou femmes / qui partaient soit à la chasse / soit découvrir du pays / et quand ils revenaient / ben les gens se rassemblaient pour savoir qu’est-ce qu’ils ont vécu / les hommes et les femmes qui n’avaient pas pu faire le voyage écoutaient religieusement / donc c’était les premières télés du monde – B. D. – À 21 ans / alors qu’il chante des poésies à la guitare / l’envie de raconter des histoires lui vient / Simon Gauthier est désormais conteur – S. G. – Et je roule ma bosse depuis dix-sept ans / Québec / Nunavut / l’Ouest canadien / le Nouveau Brunswick / les îles de la Madeleine / la Belgique / la Suisse / la France / le Burkina Faso / on m’a demandé d’aller en Égypte / je suis revenu en Tunisie / j’ai décollé dans le fond de la Guyane française / j’ai été raconter chez les Inous / les / les premiers peuples au Québec / sous la tente / avec la vieille qui tricote / le gars qui est en train d’emmancher sa babiche pour faire une / une raquette / et là il y a un petit feu puis / puis ils sont dix / mais je dois conter comme s’ils étaient mille – B. D. – Et faire vivre une histoire du début à la fin n’est pas de tout repos – S. G. – Le conteur / ben on fait tout hein / on raconte l’atmosphère / on décrit les personnages / on raconte le récit / il faut monter des montagnes / faut mettre des ciels / faut faire des avions / faut faire planer des oiseaux / on a tout à faire / hommes / femmes / petits et grands / ben ils découvrent le plus grand théâtre du monde / le théâtre de l’imagination – B. D. – Alors à qui s’adressent ces histoires / aux personnes de 6 à 107 ans / dit-il en riant / il y a plusieurs niveaux de compréhension / notamment pour sa dernière histoire / celle du vagabond céleste – S. G. – J’ai rencontré un vagabond céleste / un monsieur avec un chapeau / avec un bâton / une guitare / une paire de bottes / avec une barbe / je dis bonjour / vous faites quoi dans la vie / il dit / ah moi / je suis vagabond céleste / je dis pardon / il dit oui / ça fait cinq ans que j’ai tout abandonné / j’ai dilapidé mes fonds de pension / j’ai tout donné mon argent / ma voiture / et puis ça fait cinq ans que je suis vagabond dans le Québec / vœu de chasteté / et je m’en vais rencontrer des rêveurs et des rêveuses / qui sont en train de faire de leur vie une œuvre d’art / et pour tous les rêveurs et les rêveuses que je rencontre / eh ben je les écoute et puis je leur écris une chanson pour les honorer / et ce qu’il aime beaucoup / c’est les artistes du quotidien / j’arrive dans une petite ville et je vois un magnifique parterre rempli de fleurs / il contemple et le jardinier qui s’en occupe lève la tête / il dit / ben vos fleurs sont merveilleuses / et là il interrompt le vagabond céleste en disant / ah non / non / non / je / je ne cultive pas des fleurs / je cultive l’espérance / pour tous ceux et celles qui passent devant ma maison.

LEXIQUE
Rouler sa bosse :
(expression imagée) faire de nombreux voyages, bourlinguer, mener une vie aventureuse, changer souvent d’occupation.

Babiche : (Canada) lanière de cuir servant notamment à la fabrication de raquettes, de cordes d’arcs, de fils de pêche, de sièges.

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