Il y a trente ans naissait Amandine, le premier bébé éprouvette français. Désormais, ce sont 20 000 bébés qui naissent chaque année en France grâce à la fécondation in vitro (FIV). Cette technique de procréation médicalement assistée remédie à certains cas de stérilité : les spermatozoïdes et les ovules sont mis en présence dans une éprouvette pour créer un embryon. Mais aujourd’hui, en France, les délais d’attente

pour les couples demandeurs de FIV sont longs car les donneuses d’ovules ne sont pas très nombreuses. Enquête : Bruno Desrubeaux.

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TRANSCRIPTION

Bruno Desrubeaux – Il y a trente ans naissait Amandine / le premier bébé éprouvette français né par fécondation in vitro / c’est une technique de procréation artificielle qui consiste à mettre en présence des spermatozoïdes et des ovules dans une éprouvette pour créer un embryon / chaque année 20 000 bébés naissent en France grâce à cette technique / mais les délais d’attente sont longs pour les couples car on manque de donneuses d’ovules / Aurélie en sait quelque chose / elle espère avoir un bébé / mais cette jeune femme de 32 ans a un problème / son organisme ne fabrique pas d’ovules / la seule solution / c’est qu’une autre femme lui donne des ovules / mais l’attente est longue pour Aurélie qui a commencé ses démarches il y a deux ans – A. – On nous donne pas vraiment de délai / on nous dit trois ou quatre années / mais après on nous explique qu’il y a beaucoup / beaucoup de demandes et qu’il y a très / très peu de donneuses / quand on remplit le dossier on nous invite à en parler autour de nous / mais c’est des sujets un peu tabous et c’est un peu difficile d’aller demander à des connaissances ou même des proches de donner / c’est vrai que quand le désir est là / ça peut parfois être long / mais on essaie de se projeter dans d’autres projets que celui-là parce que sinon on arrête de vivre – B. D. – À l’hôpital Cochin de Paris un petit local accueille les donneurs / si les hommes sont volontaires pour donner leur sperme / les femmes sont peu nombreuses / l’an dernier deux cents ont contacté le centre pour s’informer sur le don d’ovules / on parle aussi de dons d’ovocytes / mais seulement quatre-vingts se sont inscrites et ce n’est pas étonnant selon le docteur Jean-Marie Kuntsmann / responsable du centre / car ce don est compliqué – J.-M. K. – Le don d’ovocytes / c’est une démarche assez intrusive qui suppose un prélèvement des ovocytes / qui se fait quand même sous anesthésie locale / il y a des examens complémentaires / il y a des dosages hormonaux / il y a des échographies à réaliser / puis il y a ce prélèvement quand même qui est un geste un peu intrusif / il faut tout à fait rassurer ces donneuses pour leur dire qu’en tout cas il y a pas de risques à craindre pour l’avenir par rapport à leur propre santé / ça n’amenuise pas les chances de concevoir après ce don / avec un don d’ovocytes on va faire / en gros / un enfant / quand ça marche bien – B. D. – Aujourd’hui / pour donner ses ovules / il faut avoir moins de 37 ans / en France ce geste est anonyme et non rémunéré / contrairement à ce qui se passe en Espagne / en Belgique / en Grèce ou aux États-Unis.

LEXIQUE

Intrusif : en médecine, qui est introduit dans l’organisme et qui est donc souvent perçu comme agressif.

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