In memoriam : Adam Steg
Adam Steg, une voix et une figure de la coopération linguistique francophone aux États-Unis
Personne n’a oublié sa voix forte, son exubérance communicative, sa disponibilité de tous les instants. Je le vois, je l’entends encore : sa présence physique débordante, sa force de conviction sans pareil. Congrès de l’AATF ou de l’ACTFL, journées régionales et locales, stages de formation, Adam Steg n’avait pas son pareil pour faire vivre la francophonie américaine, notamment celle de sa Louisiane à laquelle, il était très attaché et dont il a été une figure cajun emblématique.
Pendant plus de 20 ans, il a été la référence tutélaire du Service culturel du Consulat de France à La Nouvelle Orléans : passeur bienveillant pour tous les nouveaux arrivants en poste, interlocuteur incontournable de tous les réseaux d’enseignants, engagé comme personne dans la coopération franco-américaine et surtout fin connaisseur de la francophonie louisianaise et nord-américaine. Ah ! Adam et le Mardi Gras à La Nouvelle Orléans : certains de ses costumes sont aujourd’hui exposés au musée local.
Mais surtout, Adam fut de toutes les aventures de la coopération linguistique et éducative française aux États-Unis et notamment de la plus décalée, celle du Minitel (du quoi ?) ! Lui, qui, devant des enseignants nord-américains ébahis leur faisait démonstration que l’on pouvait avoir accès à distance à de l’information, à des services en tout genre, faire soi-même des recherches … C’était avant le temps d’Internet et pour nous de l’internet éducatif dont il fut, à coup sûr, l’un des pionniers. C’est à lui, avec la complicité de Bernard Moreau, alors, attaché linguistique à San Francisco, que nous devons d’avoir fait en 1993 de notre revue, Le français dans le monde, un des tout premiers sites Internet français… on appelait ça lynx gopher et il était hébergé à la SFSU (San Francisco State University). Merci Adam.