FDLM449

Fdlm#449 – « L’intelligence artificielle au service des collégiens pour travailler autrement »

Posté le par le français dans le monde

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Littérature sans frontière du 12/06/2023 : « L’intelligence artificielle au service des collégiens pour travailler autrement »


Pour aller plus loin :

[Générique de l’émission. Musique et voix off : Littérature sans frontières, Catherine Fruchon Toussaint, Fanny Renard.]

Claire Doz, une professeur de français :

Je vais vous demander dans un premier temps de laisser les ordinateurs de côté, voilà. Pour que je puisse rappeler la consigne.

 Laurence Théaud, journaliste :

Petit gabarit, cheveux coupés courts et les yeux vifs, derrière des lunettes cerclées, Claire Doz, professeure de français, slalome entre les tables des collégiens.

Claire Doz :

Je vois un cahier et un stylo.

Laurence Théaud :

L’exercice aujourd’hui consiste à écrire un roman d’aventure, avec l’aide de l’intelligence artificielle. Les élèves ont le regard porté sur un grand écran.

Claire Doz :

Souvenez-vous, je vous avais mis sur ce site, ici là, ça apparait. Vous voyez : Bedtimestory. Et l’idée, c’est que vous allez vous servir de l’intelligence artificielle pour écrire votre roman d’aventure.

Alors, l’intelligence artificielle va sans doute vous faire gagner du temps, elle va peut-être aussi vous donner des idées que vous n’auriez pas eu. Mais dans tous les cas, c’est vous qui êtes les créateurs.

Laurence Théaud :

Les 6e du collège Paul Valéry écrivent en deux lignes le résumé de leur roman d’aventure, en s’adressant à l’IA, autrement dit : l’intelligence artificielle.

Claire Doz :

Alors, raconte-moi l’histoire d’une petite fille qui vit à Marseille avec sa mère. Mais comme elle n’a jamais connu son père, elle va essayer de le rechercher.

Et ben, je trouve que c’est assez bien ce que tu m’as fait Inès.

Laurence Théaud :

L’IA suscite l’intérêt des élèves, en témoigne Margot.

Margot :

Grâce à madame Doz, bah, on va, on va pouvoir savoir utiliser l’intelligence artificielle.

Pour moi, c’est comme si c’était un robot.

Laurence Théaud :

Mais tu penses que l’intelligence artificielle est supérieure à ta propre intelligence ?

Margot :

Non. Je pense pas.

Laurence Théaud :

Lucas mâche son crayon, Ryan se gratte la tête. Les deux camarades s’interrogent.

Un des garçons : Bah, l’intelligence artificielle est plus forte que l’intelligence humaine parce que, elle peut faire presque tout, comme faire des monstres…

L’autre garçon : Et ça va bientôt nous surpasser.

 Laurence Théaud :

L’intelligence artificielle a ingéré des données. Et c’est à présent la partie la plus intéressante du cours.

Claire Doz, professeure de français.

Claire Doz :

Vous allez corriger l’intelligence artificielle. Vous allez lui dire : là, c’est pas bien pensé. Là, au contraire, c’est une super idée : je la garde ! Là, je voudrais décrire le lieu : c’est pas assez décrit. Et c’est vous qui allez être créateurs.

 Laurence Théaud :

C’est à présent à Sélène de jouer. Elle n’est pas d’accord avec ce que la machine propose à son héroïne.

Sélène : Elle découvre pas ce que j’ai envie qu’elle découvre.

Claire Doz : Si tu cliques sur « edit » là, tu vas pouvoir réécrire l’histoire. Donc, tu peux modifier : vas-y, réécris, réécris.

Laurence Théaud :

Et quand on dit à l’enseignante que l’IA assècherait l’imagination des élèves, elle n’est pas d’accord.

Claire Doz :

Je prends l’intelligence artificielle comme un propulseur, justement, quelque chose qui va propulser l’imagination. Et là, ben c’est une autre démarche de travail, c’est-à-dire que l’intelligence artificielle leur propose des choses et puis eux, ils valident ou pas. Mais ils vont réécrire, c’est ça qui est intéressant.

Laurence Théaud :

Au moment de ranger les ordinateurs, une élève nous confie doucement que pour elle, l’intelligence artificielle est une amie.

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