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Fdlm#448 – Colette, l’écrivaine française célébrée 150 ans après sa naissance

Posté le par le français dans le monde

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Littérature sans frontière du 28/01/2023 : « Colette, l’écrivaine française célébrée 150 ans après sa naissance »


Pour aller plus loin :

[Générique de l’émission. Musique et voix off : Littérature sans frontières, Catherine Fruchon Toussaint, Fanny Renard.]

Catherine Fruchon Toussaint :
Bonjour à toutes et à tous. Il y a exactement 150 ans jour pour jour, le 28 janvier 1873, naissait Sidonie Gabrielle Colette, qui deviendra tout simplement Colette. Nom de plume sous lequel elle signera son œuvre littéraire.
Écrivaine, journaliste, mais aussi mime, scénariste, publicitaire et marchande de produits de beauté, Colette a eu au moins 7 vies, comme l’intitulait judicieusement notre invité dans l’un de ses livres précédent. Et elle a mené jusqu’à sa disparition en 1954 une existence de femme libre et libérée.
Bonjour Frédéric Maget.

Frédéric Maget : Bonjour.

Catherine Fruchon Toussaint :
Vous êtes LE spécialiste de Colette en France. Directeur de la Maison [de] Colette, où elle est née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, vous êtes aussi président des Amis de Colette et vous avez publié un grand nombre de livres consacrés à l’écrivaine.

Pour commencer, je vous propose de nous raconter un peu la vie et les débuts de Colette, qui donc voit le jour le 28 janvier 1873 en Bourgogne, du couple Sidonie et Jules Joseph.
Dans quel contexte familial nait donc cette petite Sidonie Gabrielle ? Sachant que sa mère et son père vont jouer un rôle fondamental. Un, parce que Gabrielle choisit comme nom de plume Colette – qui certes est son nom de famille, mais le nom paternel, de cet homme auquel elle est très attachée. Et deux, parce que Sido, la figure maternelle, tient une place majeure dans l’œuvre à venir en tout cas.
Mais je vous laisse la parole Frédéric Maget.

Frédéric Maget :
Merci de votre invitation. Effectivement, Colette nait le 28 janvier 1873 dans un petit village de l’Yonne, dans une très belle région qui s’appelle la Puisaye. Et qui est une région, il faut le dire tout de suite, qui est à l’écart des grands axes.
Et elle nait dans une famille, elle grandit dans une famille, qui est un peu à part à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Puisque, ni son père, ni sa mère, ne sont originaires de cette région.
Ce sont à leur façon deux exilés. Adèle Sidonie Landois est née à Paris et a passé l’essentiel de sa jeunesse en Belgique, à Bruxelles, auprès de son frère, Eugène Landois, qui était un journaliste. Quant à son père, il est toulonnais d’origine, il est saint-cyrien, il a mené une brillante carrière militaire. Et il a sillonné une grande partie du monde, de l’Europe, mais aussi de l’Afrique.
Comment se retrouvent-ils l’un et l’autre à Saint-Sauveur ? Ben ça, c’est une succession de hasards. Alors bien sûr, on peut imaginer que ces deux étrangers n’ont pas tardé à croiser leurs regards, à se trouver des points communs. Et c’est comme ça que Colette est née dans cette maison.
Et ça va avoir une conséquence, les deux faits. Le fait que Saint-Sauveur est isolé, le fait que ces deux personnages sont des exilés. C’est que les Colette sont considérés par les habitants de Saint-Sauveur comme des parias. Le mot est employé à l’époque : des gens qu’il faut tenir à l’écart, en raison de leurs idées très libertaires.
Et celle évidemment qui va concentrer tous les reproches, c’est Sido, la mère de Colette, puisque, elle a des idées très avancées. C’est une provocatrice et on le sait par Colette, profondément athée. Elle emmène son chien aboyer à la messe pendant l’élévation pour embêter le curé, elle cache les œuvres de Corneille derrière son missel, elle refuse de donner ses fleurs aux enterrements : « Personne n’a condamné mes roses mousse à mourir en même temps que monsieur Enfer. Je préfère encore les donner à des nourrissons », clame-t-elle. Elle recueille les filles mères. Bref, tout ça ne passe pas à Saint-Sauveur-en-Puisaye.
Et donc, Colette va être élevée en vase-clos. Derrière la façade grave et revêche de la maison, et notamment, dans les jardins, là où règne Sido, la mère de Colette, qui dans les textes que Colette lui a consacré, est une sorte de Déesse-Mère, qui commande aux éléments et à la nature.

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