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FDLM437 – Les conséquences de la crise: changer de vie

Posté le par le français dans le monde

Reportage – Changer de vie : le parcours d’Édith

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Reportage France du 17/08/2021 : « Changer de vie : le parcours d’Édith » – Marie Casadebaig

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Pour aller plus loin, faites l’exercice sur RFI Savoirs :
https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-enseigner/societe/changer-de-vie-le-parcours-dedith/1

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Marie Casadebaig : Au petit matin, le troupeau quitte en file indienne la prairie où il a passé la nuit.

Édith : On fait sortir les bêtes par un couloir de tri ce qui nous permet de vérifier leur état sanitaire.

Marie Casadebaig : Une brebis boite, Édith la saisit par une patte et la retourne sur le dos.
[Bêlement de brebis et clochette]

Édith : Là, c’est facile parce que c’est des petites mais sinon…

Un berger : Alors, tu remarques pas quelque chose dans la paume de ta main ?

Édith : Si, si, c’est chaud !

Marie Casadebaig : C’est son dernier stage auprès d’un berger, le temps de l’estive, période où les animaux quittent la plaine pour les pâturages d’altitude. Ce jour-là, elle pousse seule plus de 500 bêtes sur les pentes raides d’une montagne détrempée par la pluie.
[Bêlement de troupeau]
Pour vivre ce rêve d’enfant, il lui fallait d’abord avoir fait le tour de sa vie parisienne et de sa vie professionnelle à organiser des concerts de musique traditionnelle. Il fallait aussi un déclic.

Édith : J’avais le besoin de m’échapper de ce premier monde-là même si ça a été une folle passion. Et puis après, il y a eu cette prise de conscience écologique d’entrer dans une forme de décroissance et les choses se sont mises en place très très vite en fait, au sortir du
confinement au printemps 2020. Il y avait cette privation de mobilité, terrible en fait, pour moi, ça a été une descente aux petites enfers. Et à la sortie du confinement, eh bien, il y a eu ce sursaut vital de me dire : « Oh ! Là, maintenant ! Il faut que je concrétise mes besoins de
grand air, d’une relation étroite avec les animaux. » Je crois que le confinement, il a énormément accentué le sentiment d’urgence et je suis partie tout de suite en estive, ce qui m’a incité à suivre cette formation que je suis en train de conclure à l’heure actuelle. J’aurais
peut-être pris mon temps. Je n’aurais pas eu le courage de passer aussi vite à l’action s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire.
[bruit de sifflet]
C’est une façon de leur faire lever la tête et de leur faire savoir qu’elles sont en train de transgresser un interdit mais ça ne marche pas toujours.

Marie Casadebaig : Si la menace du sifflet ne fonctionne pas, la jeune femme devra partir à la poursuite des brebis les plus aventureuses. À 40 ans, elle apprend d’abord à économiser son énergie. Sa reconversion lui demandera d’autant plus de courage qu’elle est tardive. Dans ce monde, elle le sait, l’âge est un handicap.

Édith : Doublement, en fait, parce que je suis diplômée – des éleveurs qui se disent « Tiens, un profil d’emmerdeuse ! ». En revanche, je sais beaucoup mieux que mes petits camarades de formation qui ont 20 ans ce que je ne veux pas vivre et ce que je veux vivre.

Marie Casadebaig : Le respect de l’environnement, du bien-être animal. Édith a déjà trouvé son premier contrat de bergère professionnelle. Ce sera en septembre dans les montagnes des Pyrénées.

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