FDLM434 – Education : le projet « ADOLéDANSE » à Marseille

Posté le par le français dans le monde

Éducation : Reportage de Charlie Dupiot à Marseille sur le projet « ADOLéDANSE »

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 Émission « 7 milliards de voisins »  du 17 mai 2019

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Télécharger le reportage audio, sa transcription, la fiche d’exploitation pédagogique et ses réponses

TRANSCRIPTION : DES COURS DE DANSE CONTEMPORAINE AU COLLÈGE

[Bruits d’enfants et musique]

« Chut ! Alors, attention ! Cet exercice se fait en silence. On utilise son corps, on n’utilise pas sa voix ! Chut ! Allez, c’est parti ! »

Un collégien : Je m’appelle Gabriel Soumbéré. J’ai 11 ans et je suis à l’école Edgar Quinet en 6ème 2.

« Utilise toutes ces parties du corps ! »

Charlie Dupiot : Et alors là, tu participes à cet atelier de danse. Tu danses avec ta classe. Qu’est-ce que ça te fait aussi de danser avec ta classe, les gens que tu vois tous les jours ?

Un collégien : On n’a pas encore dansé devant des gens. En même temps, on a fait toujours du théâtre en école primaire donc, je crois que ça a amélioré ma timidité parce que moi, je suis un peu timide… c’est pour parler aux gens surtout. Souvent j’essaie de (ne) pas me faire voir. La timidité, c’est bizarre parce que, à des mariages, des fois, tu peux connaître personne, tu danses devant tout le monde et des fois, tu es derrière alors que tu es avec la classe que tu connais. Quand on arrive bien à danser, on ne voit pas le temps passer.

« Les garçons, avancez s’il vous plaît ! »

« Donc, on va reprendre la qualité qui est… »

Une collégienne : Eh ben, on est censés bouger mais très lentement. Enfin, comme une feuille qui tombe d’un arbre, tout doucement.

« Donc, on va reprendre la qualité légère. Je touche une partie du corps. Elle répond par un geste léger. Mettez-vous par deux et les garçons, on change un petit peu aussi… »

Charlie Dupiot : Les garçons ne se mettent pas avec les filles, c’est ça ?

La professeure de danse : Non, beaucoup de difficultés à les mélanger !

[Bruits d’enfants et musique]

« Allez, c’est parti ! »

Charlie Dupiot : Comment tu voyais la danse avant ?

Un collégien : Ben, que c’est… la danse, c’est pour les filles. Heu, mais maintenant comme je vois qu’il y a des garçons qui font des spectacles, ben, je me dis c’est aussi pour les garçons.

Une collégienne : Mélinda, j’ai 11 ans.

Charlie Dupiot : Et toi, quand tu danses, tu es très à l’aise. Ça a l’air de beaucoup te plaire.

Une collégienne : Je me sens un peu comme si j’étais dans un endroit où je pouvais me soulager, pouvoir faire sortir mes émotions, pouvoir me calmer. À la maison parfois, ben quand je suis dans ma chambre, ben parfois je danse pour un peu oublier les moments où j’ai pleuré ou été en colère ou stressée ou angoissée. Peut-être, le jour d’après, j’ai une évaluation et danser, ça sert un peu à me soulager, à (ne) plus avoir ce stress ou cette colère ou cette tristesse en moi.

– « On lâche les bras le long de son corps. On lâche les bras. On décroise ses mains. Voilà ! »

– « Donc, ça, c’est un mouvement léger par la main et ensuite, ça faisait un mouvement… on repousse, on repousse, on repousse, c’est un mouvement dur ! Et la tête, c’est léger. »

– « C’est un peu un oiseau qui passe, c’est ça. »

– « Encore une fois ! Ensuite, on lance avec la musique. Chut ! » [musique]

– « On repart, on repart. Ensemble ! Ensemble, ensemble ! Pas un seul qui part tout seul, ensemble ! Sans se dire, on se met d’accord. [musique]

– « Super ! » 

Martine Guigou, professeure de français : Martine Guigou, je travaille au collège Quinet depuis 6 ans. Donc la classe de 6ème 2 participe cette année, en plus d’être germanophone, à un projet danse. Donc, en fait, c’est un…c’est quand même un projet qui est porté par l’ensemble des enseignants qui travaillent avec ces élèves-là de 6ème 2… et c’est de s’approprier, peut-être à la fois… nous, en français on travaille beaucoup sur les émotions, sur des aspects, sur des points de vue et donc, danser, c’est aussi une autre façon de s’exprimer. Les élèves vont voir des spectacles de danse. On utilise ces spectacles et ces ateliers de manière à aller chercher peut-être un petit peu plus loin des choses qu’on a ressenties. Au départ, il y avait un petit peu d’appréhension, la peur du regard de l’autre et ça on le ressent de moins en moins. Je les trouve plus détendus, même en cours, moins stressés au niveau de leur réussite. On (ne) dirait pas comme ça parce qu’ils sont petits… quand ils sont effervescents, quand ils (n’) arrivent pas à tenir en place, quand ils arrivent… bon, pour eux, ils mettent un enjeu énorme, hein, derrière leur réussite. Ça les a posés. Donc, on gagne en aisance dans toutes les autres pratiques à mon sens.

– « Merci, à bientôt ! »

– « À bientôt ! »

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