Fdlm 422 – Pédagogie : Une enseignante raconte ses expériences pour faire réussir ses élèves : la classe inversée (4’11’’)

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Pédagogie : Une enseignante raconte ses expériences pour faire réussir ses élèves : la classe inversée (RFI – 7 milliards de voisins du 16 mars 2014 – Emmanuelle Bastide)

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Emmanuelle Bastide :

Bienvenue si vous nous rejoignez sur RFI, Sept milliards de voisins. On parle éducation comme chaque vendredi, avec Marie Hélène Fasquel. Vous publiez L’élève au cœur de sa réussite, mon aventure d’enseignante.

Au cœur de vos méthodes, de votre façon d’appréhender la classe – vous l’avez dit – vous êtes très largement au milieu des élèves. Vous pratiquez, entre autres, ce qu’on appelle la classe inversée. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire exactement. ? Est-ce que vous pouvez nous donner 2 ou 3 exemples en tant que prof d’anglais mais après on va donner la parole à un prof de maths.

 

Marie-Hélène Fasquel :

Tout à fait. En fait, c’est une façon de faire qui permet d’aller plus loin en classe. Donc, traditionnellement, à la maison, les élèves faisaient les exercices…

 

Emmanuelle Bastide :

… d’application par rapport à la leçon magistrale.

 

Marie-Hélène Fasquel :

Voilà, tout à fait. Or – je pense que vous serez tous d’accord – il est plus facile de lire un document, d’étudier la leçon que de la mettre en application. Avec une chose aussi simple que le présent simple et le présent « –ing ». Si je vous explique ça en quelques minutes, vous allez dire : « oh, simple ! C’est facile ! » et si je vous demande de l’appliquer – de choisir les bons verbes, enfin les bonnes formes, pour certaines phrases – et bien vous allez voir… ou écrire un texte qui sera au présent, je vous assure que c’est plus difficile. Donc, le but…

 

Emmanuelle Bastide :

Donc, on étudie par exemple sa règle de grammaire le soir, à la maison.

 

Marie-Hélène Fasquel :

Par exemple. De nos jours, on ne fait plus ça mais par exemple, je vais vous parler de ce que je fais en ce moment : la littérature.

 

Emmanuelle Bastide :

Oui, c’est beaucoup plus marrant que ça, en fait !

 

Marie-Hélène Fasquel : [rires]

Oh oui ! Donc, en littérature américaine, ce que je fais, c’est que je leur demande, par exemple, de lire un extrait du livre…

 

Emmanuelle Bastide :

Là, vous avez des terminales, en ce moment !
Marie-Hélène Fasquel :

En première.


Emmanuelle Bastide
:

En première, ils ont déjà un bon niveau d’anglais
Marie-Hélène Fasquel :

Ils ont un très bon niveau et puis ils sont en section internationale donc c’est… mais ça vous donne une petite idée.

 

Emmanuelle Bastide

Avec les élèves que vous aviez en grande difficulté, par exemple.

 

Marie-Hélène Fasquel :

D’accord.

 

Emmanuelle Bastide :

Alors, on étudie une vidéo à la maison le soir.

 

Marie- Hélène Fasquel :

Par exemple, donc une vidéo… mais en fait, j’avais des élèves de tous niveaux et de tous genres : des élèves qui étaient plus visuels, plus auditifs, etc. Donc, ce que j’essayais à l’époque parce qu’ils étaient en très grande difficulté, c’était vraiment que tous aient quelque chose. Donc, par exemple au lieu de donner une vidéo – comme ça se fait en classe inversée – je leur donnais, par exemple, 5 documents avec des niveaux différents, avec des textes, des vidéos, des infographies. Enfin, des choses différentes pour que chacun puisse en retenir la substantifique moelle, enfin qu’ils aient vraiment compris le…
Emmanuelle Bastide :

Donc des documents en anglais, à essayer de comprendre chez soi.

 

Marie-Hélène Fasquel :

Voilà ! Parfois des questions sur un site spécialisé. TedEd, c’est un site qui permet à partir d’une vidéo de faire des questions – donc des questions ouvertes, fermées – de préparer un débat. L’intérêt, c’est qu’ils s’inscrivent tous et que moi au fur et à mesure, je vois qui répond ; je peux aider, je peux guider.

 

Emmanuelle Bastide :

Ah, vous les surveillez en ligne, en fait !

 

Marie-Hélène Fasquel :

Parfois oui, ils sont surveillés ! [rires] Pas toujours parce que j’ai aussi une vie de famille ! Mais, ça permet en tous cas d’avoir une trace de ce qu’ils ont fait à la maison. Et arrivés en classe, on peut aller beaucoup plus loin.

 

Emmanuelle Bastide :

C’est à dire qu’on fait ce qu’il y a de plus difficile en classe.

 

Marie-Hélène Fasquel :

Ce qui est compliqué pour ces élèves qui n’ont pas d’aide à la maison…

 

Emmanuelle Bastide :

Donc, on défriche à la maison !


Marie-Hélène Fasquel :

On défriche, très bien ! Vous avez tout compris. Ils défrichent un sujet à la maison et en classe par exemple – je vais vous donner un exemple très concret avec « la classe de la réussite » donc des élèves quasi décrocheurs – c’était quelque chose de très simple : je leur donne des vidéos et des textes qui ont rapport avec comment se présenter. Donc quelque chose de basique, absolument pas du niveau de seconde mais je partais de très loin avec eux. Et, en classe, ils devaient se présenter pour leurs petits copains turcs et italiens avec lesquels ils allaient travailler.
Emmanuelle Bastide :

Ah oui, c’est vrai qu’on est en communication avec le monde entier chez vous ! En permanence.

 

Marie-Hélène Fasquel :

On essaie ! [rires]
Emmanuelle Bastide :

Ça motive !

 

Marie-Hélène Fasquel :

Voilà ! Et bien, ils étaient hyper motivés. Ces élèves qui savaient très peu de choses en début d’année et bien très vite, ils ont su se présenter face à des jeunes étrangers. Et ça, c’était vraiment… Pour eux, ça leur a apporté de la confiance en eux parce qu’ils réussissaient quelque chose.

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