Fdlm 420 – Société : Les langues nationales sénégalaises : l’enseignement bilingue (2’23’’)

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Société : Les langues nationales sénégalaises : l’enseignement bilingue (RFI – Reportage Afrique du 2 septembre 2018, Lou Garçon)

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Brouhaha de classe

 

Lou Garçon :

Nous sommes dans une classe de CE2, dans la ville de Rufisque.

Une soixantaine de mains tendues pour répondre à la question de la maîtresse, en wolof, puis en français. L’enseignement ici suit celui de l’école publique, avec une petite différence : les cours se font de manière bilingue, dans la langue maternelle de la plupart de ces enfants, puis en français, la langue officielle du Sénégal.

 

On entend un petit garçon réciter en wolof

Efatousso, 10 ans, élève de cette classe pilote.

 

Efatousso [avec traduction]

À la maison, on parle wolof. Alors, j’aime faire les deux langues à l’école, parce que j’apprends mieux. Surtout la lecture, c’est plus facile pour moi, parce qu’on la fait avec des livres en français et des livres en wolof.

 

Lou Garçon :

Le programme bilingue est actuellement testé dans une cinquantaine de classes sénégalaises.

À Rufisque, l’expérimentation a débuté en 2012.

Coumbangome, maîtresse de la classe bilingue, a consacré ce matin sa leçon à l’apprentissage de la soustraction – ou wàññi en wolof. Pour comprendre les concepts mathématiques, la leçon est en langue maternelle, puis le même contenu est expliqué en français.

 

La maîtresse :

Y’avait des parents qui étaient [inaudible] le wolof. On leur a expliqué que l’enfant pense mieux dans sa langue maternelle. On leur a expliqué les bienfaits de commencer avec la langue nationale et de terminer avec le français.

On voit que les élèves qui sont dans les classes bilingues ont les performances les plus élevées.

 

Lou Garçon :

Introduire les langues nationales à l’école, dès le plus jeune âge, en allant progressivement vers le français : un enseignement plus propice à la réussite, explique l’inspecteur de l’enseignement élémentaire Oussé Nougaï.

 

Oussé Nougaï :

L’enseignement ici, se fait généralement en français. Et l’élève qui vient pour la première fois à l’école, qui a toutes les facultés pour réussir, quand on lui enseigne directement le français, c’est une forme même de violence.

En enlevant ces blocages, avec sa langue, où il dispose de toute l’intelligibilité nécessaire, lui, il comprend très facilement.

Parce que souvent, les difficultés des élèves, ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas capables de comprendre, mais c’est parce qu’ils ont des problèmes de vocabulaire : il y a une barrière linguistique.

 

Lou Garçon :

Et l’inspecteur de Rufisque espère que ces cours bilingues expérimentaux deviendront un jour la norme pour toutes les petites classes de l’école publique sénégalaise.

 

Lou Garçon, Dakar, RFI.

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