banniere single

Fdlm 396 – Société : le Secours populaire français (3’50’’)

Posté le par le français dans le monde

La création du Secours populaire remonte à 1945. Cette association déclarée Grande cause nationale s’est donné pour mission d’agir contre la pauvreté et l’exclusion en France et plus largement dans le monde. Le Secours populaire vit en grande partie de dons de particuliers et du travail de bénévoles. Parmi ses actions les plus marquantes : une journée de vacances offerte à de très nombreux enfants qui ne partent pas. Reportage de Benjamin Dehaut.

[podcast]https://www.fdlm.org/wp-content/uploads/2014/11/Le_Secours_Populaire.mp3[/podcast]

TRANSCRIPTION
Benjamin Dehaut – Depuis 1945 le Secours populaire a pris le pari de lutter contre la pauvreté en France et dans le monde / l’une de leurs tâches principales est de s’attaquer aux problèmes d’exclusion / mais également de donner une aide alimentaire / vestimentaire / de l’hébergement d’urgence également pour les plus démunis / un accès à la santé et aux vacances / Julien Lauprêtre a 86 ans / il est le président national du Secours populaire français depuis 1955 / et lui-même s’amuse de sa longévité – J. L. – Je suis un peu l’abbé Pierre laïc / ça ne me gêne pas d’ailleurs / je travaillais beaucoup avec l’abbé Pierre / puis en plus eh ben à mon âge je trouve que je vais aussi bien qu’allait l’abbé Pierre / donc ça me gêne pas du tout – B. D. – Et il a sa propre définition du Secours populaire – J. L. – Nous avons trouvé cette formule / nous sommes avocats des pauvres / c’est-à-dire que nous allons au-devant des pouvoirs publics en leur disant / voilà la situation / par exemple / il y a un Français sur deux qui n’est pas parti en vacances / il y a un gosse sur trois qui lui non plus n’est pas parti / voilà ce qu’a fait le Secours populaire / et vous / point d’interrogation – B. D. – Et l’une des missions du Secours populaire est d’offrir des vacances à tous ceux qui ne peuvent pas s’en payer / des congés pour les personnes âgées / mais aussi et surtout pour les enfants – J. L. – C’est le truc le plus spectaculaire / malheureusement c’est lorsque arrive le 15 août / le gosse qui n’est pas parti en vacances ne partira pas / d’où cette idée de la journée des oubliés des vacances / au début il y avait bien sûr beaucoup de réticences / en particulier dans le monde enseignant / parce qu’ils me disaient / oui mais une journée / c’est rien du tout / mais maintenant ils ont changé d’avis / parce qu’ils se sont rendu compte que même une journée de vacances / c’était vraiment un / un poumon d’oxygène / parce que lorsque le gosse rentre à l’école / qu’est-ce que tu as fait pendant les vacances / s’il a rien fait il est à sec devant la copie / tandis que s’il a découvert la tour Eiffel / s’il a découvert la mer / s’il a découvert la montagne / il le raconte comme s’il avait été trois semaines à Saint-Tropez / et nous approchons les 60 000 gosses qui ont bénéficié de ces journées de vacances extraordinaires – B. D. – Et à tous ceux qui lui répètent que cette journée n’est quand même pas suffisante / Julien Lauprêtre raconte à chaque fois cette anecdote – J. L. – Il faut voir les yeux des enfants lorsqu’ils découvrent la mer ou qu’ils découvrent la tour Eiffel ou tel ou tel autre monument / vraiment ça leur change la vie et c’est bouleversant / voyez / il y a / il y a un gosse / il était tellement content d’arriver à la mer qu’il a couru tout habillé dans la mer / il y en a d’autres qui se posaient la question de quelle couleur elle va être / il me tarde de la voir / un gosse qui nous a dit / quand on lui a dit / comment t’as trouvé la mer / il a dit / ah ben bof / c’était un titi parisien / oh c’est pas grand-chose / c’est un grand lac salé – B. D. – Cet été les enfants présents à Ouistreham sur les plages de Normandie ont eu de la pluie toute la journée / mais la météo défavorable semble ne pas trop les avoir gênés – Ça / c’est le temps qu’il fait tous les jours chez nous – De toute façon / moi / je vais être mouillé après / donc c’est pas grave – On y va / elle est froide / je vais là-bas et je reviens / je vais là-bas et je reviens – Oh c’est pas ça qui va nous gâcher la journée – Ben on est là pour s’amuser / on a fait quoi / quatre heures de / de car / on n’est pas venu pour rien / on est venu pour la mer / malgré la pluie / et voilà – B. D. – Et la joie des enfants ne fait pas oublier à Julien Lauprêtre que le Secours populaire est de plus en plus sollicité – J. L. – Malheureusement on peut dire qu’il y a à l’heure actuelle dans notre pays ce que j’ai caractérisé comme un raz de marée de la misère / c’est-à-dire la montée des demandes qui viennent vers nous / l’année dernière nous avons aidé de la main à la main / directement / deux millions cinq cent mille personnes qui sont venues demander de l’aide au Secours populaire / la première demande qui vient au Secours populaire / c’est une demande alimentaire / il y a un problème de la faim chez nous / des enfants / des familles / des personnes âgées qui ne mangent pas à leur faim – B. D. – L’an prochain pour le 70e anniversaire du Secours populaire une grande journée des oubliés sera organisée au pied de la tour Eiffel sur le Champ-de-Mars / un lieu symbolique choisi exprès pour continuer d’interpeller les gens et leur demander encore et toujours des dons et du temps pour aider les bénévoles.

LEXIQUE
Être à sec : (expression imagée) ne pas savoir quoi dire ou quoi écrire.

Copie : feuille de papier sur laquelle l’élève doit rédiger ses devoirs, faire son travail scolaire ; par extension, le résultat du travail lui-même.

Titi parisien : gamin de Paris, farceur et déluré ; le prototype du titi parisien est le personnage de Gavroche dans les Misérables de Victor Hugo (populaire).

Télécharger le reportage audio (.zip)

Télécharger la transcription (.pdf)

Un commentaire

Laisser un commentaire