Après l’Allemagne et l’Autriche, le Canada, notamment le Québec, s’est lancé dans la production de vin de glace. Cette production exige des conditions climatiques particulières : on attend en effet que les grains de raisin soient gelés pour les récolter. Le taux de sucre atteint alors des valeurs très élevées, ce qui donne un vin sucré et liquoreux. Le mode de récolte et de vinification en font un produit rare et donc relativement coûteux, et pour ne pas en gâcher les arômes très particuliers, on recommande de le consommer de préférence avec des mets salés. Reportage : Marie-Ève Morency.

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TRANSCRIPTION

Marie-Ève Morency – Chaque automne / lors de la saison des vendanges au Québec / des raisins sont volontairement laissés dans les vignes / les vignerons attendent les premiers gels pour les récolter et produire ce qu’on appelle le vin de glace / un vin fait à partir de grains de raisin gelés / la saison froide permet au fruit de se déshydrater et de perdre près de 80 % de sa teneur en eau et de ne conserver que les arômes et les sucres / le processus de fermentation du raisin dure ensuite entre six et huit mois / et trois ans peuvent s’écouler avant que le produit ne se retrouve sur les tablettes / ce long processus en fait donc un produit recherché / plus cher que le vin traditionnel / le président de l’Association des vignerons du Québec est propriétaire du vignoble l’Orpailleur / Charles-Henri de Coussergues explique la popularité du produit – Ch.-H. de C. – Je dirais que c’est un vin d’émotion / c’est un vin de subtilité / c’est surtout / bon le sucre / mais c’est surtout toutes les arômes qu’on a dans un vin de glace qui vont / qui vont intéresser / parce que c’est / c’est tellement concentré en bouche qu’on a / on a une multitude d’arômes / alors les plus connus sont / sont l’abricot / la pêche / le lychee / qui sont un peu des / des fruits exotiques pour nous / mais qui sont très marqués en bouche et très longs en bouche / donc quand on prend un vin de glace on a les arômes en bouche assez longtemps et donc les / les gens sont de plus en plus curieux et ils veulent découvrir ce produit / donc tant mieux pour / pour les vignerons québécois – M.-È. M. – Des pays comme l’Allemagne et l’Autriche produisent également du vin de glace / c’est d’ailleurs depuis ces pays que ce vin a été importé au Canada / les conditions climatiques étant favorables / mais cela reste un produit assez rare / on compte au Québec une centaine de vignerons et seulement une vingtaine d’entre eux a décidé de se lancer dans cette production qui est assez complexe / l’accumulation de neige oblige en effet les producteurs à cueillir les grappes pendant l’automne / à les déposer dans des filets suspendus au-dessus des vignes afin que les fruits ne se retrouvent pas dans la neige / et à ne les traiter qu’ensuite / comme le vin de glace est un concentré d’arômes sucrés / il est recommandé de le consommer avec des mets plutôt salés / comme l’explique le producteur Charles-Henri de Coussergues – Ch.-H. de C. – Le vin de glace / on peut le prendre dans plusieurs occasions / les deux principales c’est soit à / à l’entrée d’un repas / c’est sûr que étant donné que c’est un produit qui est encore une fois liquoreux / c’est plus un produit qu’on va prendre pendant la saison plus froide / on prend ça soit donc en apéritif / soit on conseille toujours aux gens / c’est de marier le vin de glace avec des produits salés / donc par exemple en début de repas avec des / des charcuteries / traditionnellement avec du foie gras / du fromage un peu salé / et de ne jamais prendre des desserts encore une fois trop sucrés avec du vin de glace / pourquoi / c’est parce que le / c’est le dessert qui va l’emporter sur le vin de glace en bouche / alors que c’est plutôt l’inverse / c’est le vin qui doit l’emporter – M.-È. M. – Tout comme certains vins / le vin de glace gagne à vieillir avant d’être consommé.

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