Fdlm 426 – Littérature : Boris Vian : un artiste aux multiples talents (3’23’’)

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« Il y a 60 ans disparaissait Boris Vian » (RFI, De vive voix du 20 juin 2019 – Pascal Paradou)

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Pascal Paradou
De la poésie, des fleurs sauvages et du rôle des nénuphars dans la vie ou la mort, le cœur de Boris Vian s’est arrêté il y a très exactement 60 ans. Mais la légende de Saint-Germain-des-Prés reste vivace et ses romans L’écume des jours ou L’arrache-cœur en assurent la postérité. Pour relire Vian, revivre cette période de l’après-guerre, rien de mieux en tous cas qu’une biographie et c’est ce que nous allons faire avec Valère-Marie Marchand. Bonjour.

Valère-Marie Marchand
Bonjour.

Pascal Paradou
Vous avez donc consacré une biographie – à peu près 400 pages – à Boris Vian. On peut dire que le personnage est séduisant.

Marie-Valère Marchand
Oui, il a une grande séduction mais il peut être aussi très déstabilisant, Vian. C’est quelqu’un qui est à la fois dans la séduction, dans la transversalité, dans l’interrogation et dans… [elle hésite] c’est très particulier, Vian. Je dirai que c’était un créateur de cocktails et qu’il a créé le cocktail de sa propre vie. Alors, je ne sais pas quels sont les ingrédients. Moi-même, j’ai travaillé sur sa vie mais il y a quelque chose : c’est comme un OVNI [Ndlr : signifie Objet Volant Non Identifié] …  enfin, il y a… c’est un peu l’homme du troisième type. Il est, il est insaisissable tout en étant dans l’essentiel.

Pascal Paradou
« Il avait des rayons X dans les yeux. » dit Juliette Gréco [Ndlr : actrice et chanteuse] à son propos. Ça devait être quelque chose quand-même de le croiser !

Marie-Valère Marchand
C’était quelque chose de le croiser. J’ai… pour ça que… Vian, c’était quelqu’un… d’abord, c’était une oreille. Il avait l’oreille absolue. C’est pour ça que j’ai tenu – pour écrire cette biographie – d’être à l’écoute de toutes les voix – nous sommes ici à la radio – et j’ai tenu [à] recueillir toutes les voix qui ont fait la voie de Boris Vian : V-O-I-X, V-O-I-E. Et Juliette Gréco, quand j’ai recueilli son témoignage, c’était un témoignage d’abord impeccable, c’est un magnifique témoignage presque écrit. Et Vian avait cette capacité de vous faire naître. Il y a des êtres comme ça que vous croisez et vous ne savez pas pourquoi – alors soit ils ont des rayons X dans les yeux, soit ils n’en ont pas – mais ils vous font naître ; ils vous font être ce que vous êtes et vous vous en souvenez, longtemps.

Pascal Paradou
Si on parle de Gréco, c’est que bien évidemment Boris Vian vit, fait partie de cette légende de Saint-Germain-des-Prés dans les années d’après-guerre, années ou s’est forgée la légende de Saint Germain. Et il n’en est peut-être pas le créateur mais il est un des piliers de cette légende. Il joue du jazz dans les caves, il fréquente les cafés, il séduit les jeunes femmes. L’une d’elles l’appelle – en jouant sur les mots – « le beau risque vivant » ; je trouve ça formidable ! [rires]. Boris Vian, « le beau risque vivant ». Il est au cœur du… au cœur du chaudron – j’ai envie de dire – au cœur de cette créativité des années 45 / 50.

Marie-Valère Marchand
Oui, il a eu 20 ans en 1940. Il est plutôt un enfant de Montmartre finalement. Enfin, il n’est pas un enfant de Montmartre, de Ville d’Avray. Il loge donc rue du Faubourg Poissonnière. Et puis, c’est Saint-Germain-des-Prés : le Tabou, la découverte du Tabou avec Juliette Gréco qui avait mis son manteau comme ça… le manteau est tombé dans cette fameuse cave du Tabou. Tout ça se fait dans une atmosphère très bon enfant. Vian découvrira par exemple Pierre Grimblat [Ndlr : scénariste et réalisateur] qui faisait un peu la manche. Il lui dit : « Ben, tu sais pas chez qui loger ce soir. Ben, viens chez moi, rue du Faubourg Poissonnière. Donc, c’est à la fois Saint-Germain-des-Prés… je dirais que c’est un « certain » Paris et c’est une jeunesse d’après-guerre, après parce que, bon, il faut… c’est un bonheur de vivre et d’écouter et de laisser, de capter l’instant.

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