Ça y est, nous voilà prêts à mettre le son dans notre classe. Et surtout à sortir des sentiers battus de notre manuel !

Rappelez-vous, sécurité et mise en confiance restent les mots-clés de ce type d’activités. C’est pour cela que nous choisirons, quelle que soit l’activité, de ne pas couper l’apprenant en pleine production et de procéder à des corrections éventuelles une fois celle-ci terminée.

Le jeu de la balle (à partir du niveau A1)

Cette activité permet de travailler du vocabulaire, de la phonétique, un point de grammaire etc…. Prenons un exemple: vous voulez réinvestir les partitifs. Les élèves se placent en cercle. Le meneur de jeu envoie une balle imaginaire à quelqu’un qu’il regarde. Cette balle porte une phrase. Dans le cas de notre exemple  : « je mange du pain ». A son tour cette personne renvoie la balle à une autre personne en choisissant une autre phrase construite sur le même modèle : « je mange de la glace ». (Pour faciliter l’exécution de l’exercice, le professeur peut éventuellement soumettre une liste de phrases avant de commencer l’activité). Et ainsi de suite jusqu’à ce que la balle revienne au meneur. Une fois l’exercice bien compris, on peut alors refaire plusieurs tours en conservant exactement le même ordre et chacun la même phrase qu’au premier tour.

Puis on peut compliquer l’exercice en envoyant deux-trois-quatre balles imaginaires à intervalle régulier sur le même principe (même trajet, mêmes phrases). A chaque balle lancée, le meneur fait varier le niveau sonore en l’augmentant progressivement jusqu’à ce que… tout votre centre vous entende ! L’effet-surprise est garanti : le silence qui est habituellement la norme en classe va être radicalement brisé. Et bien figurez-vous que les premières fois, les élèves n’osent pas pousser leur voix. Mais ils se prennent ensuite bien vite au jeu. On se défoule, ça fait du bien, on dédramatise la parole et on intègre de la langue française mine de rien.

Apprendre une comptine, un texte en changeant sa voix (tous niveaux)

Rien de plus rébarbatif que de répéter un texte de façon monotone. Passé le stade de découverte du texte, proposez à vos élèves de le dire en modifiant leur voix. Faites-les se lever et donnez-leur  pour consigne de dire le texte avec une voix de bébé, de grand-mère/grand-père, en pleurant, en riant, en chuchotant, en rappant etc…

Présenter une autre personne (à partir du niveau A1+)

Pour cette activité, le groupe-classe va marcher. Au signal du meneur de jeu, chacun se présente pendant un temps déterminé à la personne qui est le plus proche de lui. Ensuite, dans chaque membre du  binôme va présenter son partenaire à la classe. La personne qui est présentée s’assoit sur une chaise tandis que la personne qui présente se tient debout derrière la chaise et peut choisir de parler à la première ou à la troisième personne. Et on inverse les rôles.

Les rencontres (niveau B2, grands adolescents)

Cette activité permet entre autre de réinvestir le discours indirect. On explique aux élèves la situation: ils imaginent qu’ils sont un personnage qui va devoir sortir de chez lui pour une raison quelconque (acheter du pain par exemple). On leur dit qu’ils doivent également imaginer un problème auquel leur personnage doit faire face. Ce problème qui va obliger chaque personnage à parler à d’autres personnes du groupe. On va leur demander ensuite de marcher dans la classe comme le ferait leur personnage dans la rue (comme une personne âgée, une femme enceinte, un petit enfant etc…). Au signal du meneur de jeu, chacun rencontre une première personne et lui raconte son histoire. Les rencontres ne doivent pas être trop longues. Nouveau signal, les personnages reprennent leur marche. Suivant le nombre d’élèves dans le groupe, on procède ainsi à deux ou trois rencontres au total.

Chacun ensuite va raconter son histoire et ses rencontres devant le groupe assis sur une chaise. Par exemple: « ce matin je suis sorti chercher du pain avec mon chien Milou quand tout d’un coup, il s’est échappé. J’ai rencontré une femme enceinte qui venait de perdre les eaux, j’ai appelé les pompiers mais toujours pas de trace de Milou, puis j’ai rencontré une jeune homme qui m’a proposé de m’aider à le chercher mais… » et ainsi de suite. Pour l’enchaînement des personnages, le meneur fait venir devant le groupe un des personnage de l’histoire précédente, par exemple ici la femme enceinte qui raconte à son tour son histoire.

À vous maintenant d’adapter toutes ces activités dans votre classe en fonction de votre public et de ses besoins. Et si vous utilisez déjà ce type d’activités dans vos cours, venez enrichir cette liste!

Albanie Audrain, enseignante à l’Alliance Française de Valladolid.