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Audio – Les insulaires du Ponant (2’15’’)

Posté le par le français dans le monde

 

Quand on parle des îles françaises, on pense toujours à la Corse. Pourtant, sur la façade ouest, il existe une myriade de petits bouts de terre perdus dans la Manche ou l’Atlantique. De quelques hectares pour Sein, à 85 km2 pour la plus grande, Belle-Île, elles sont quinze, habitées en permanence, à répondre à l’appellation des îles du Ponant, c’est-à-dire qui regardent vers le couchant. L’insularité, derrière la carte postale, c’est aussi un défi de tous les jours. Les insulaires viennent de créer leur festival, ils se sont réunis pendant trois jours, mi septembre, sur l’île d’Yeu, afin de partager leurs interrogations et d’échanger sur leurs problèmes communs. Gaël Letanneux a pris le large avec eux. Son reportage.

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TRANSCRIPTION

Gaël Letanneux – C’est la première rencontre du genre / un millier d’insulaires réunis au même endroit / à Port-Joinville / sur l’île d’Yeu / au large de la Vendée / leur point commun / ils habitent le Ponant / c’est le nom donné à toutes ces petites îles qui regardent vers l’ouest / vers le soleil couchant / de Chausey dans la Manche à l’île d’Aix en Charente / en passant par Belle-Île ou Ouessant / être insulaire / une véritable philosophie pour Hilaire Grondin installé depuis vingt ans sur l’île d’Yeu – H. G. – Je n’ai jamais retrouvé sur le continent la convivialité de / de l’île / cette relation / je dirais cet amour entre les gens / pour moi / c’est une terre d’accueil / faut pas qu’on soit trop nombreux / plus on est nombreux / moins on retrouve l’esprit / donc il y a un équilibre à trouver / je crois que sur l’île d’Yeu il est grand temps de s’arrêter – G. L. – Car sur ces petits bouts de paradis le moindre lopin de terre vaut désormais une fortune / un prix multiplié par dix en vingt ans / trop de résidences secondaires / des terrains désormais inaccessibles aux Islais regrette Sylvie Van den Bulk – S. V. den B. – Il va falloir se concerter / sinon nous allons avoir des îles désertées / il est évident que quelqu’un qui travaille sur l’île d’Yeu aujourd’hui / à 530 euros le mètre carré / doit avoir des difficultés profondes – G. L. – Derrière la carte postale les îles du Ponant souffrent d’une économie qui repose trop sur le tourisme / à plusieurs les insulaires se sentent plus forts et l’Association des îles du Ponant pour laquelle travaille Manuela Théraud se charge de porter au plus haut niveau leurs doléances – M. T. – Il faut qu’on réussisse à trouver de nouveaux emplois / les activités traditionnelles en fait sont en baisse / la pêche diminue / l’agriculture / on a beaucoup de mal aussi à la maintenir dans certaines îles / donc il y a le tourisme / c’est l’activité prépondérante / mais il ne faut pas que ce soit la seule – G. L. – Car rien ne fait plus de peine à Robert Leport / bellilois / que ces longs hivers où des centaines de volets restent clos / son île / il y vit et il l’aime toute l’année – R. L. – On est un peu à l’abri / euh / à l’abri de l’agressivité du monde extérieur / pouvoir se retrouver tout seul au bord de la mer sur son caillou / une protection / et le fait de vivre dans un cadre qui change tous les jours / en fonction du temps / en fonction de la lumière / en fonction du soleil et en fonction des gens qui y viennent – G. L. – Après l’île d’Yeu / Robert et ses amis se retrouveront l’année prochaine à Belle-Île pour défendre un mode de vie / ils sont seize mille habitants à vivre ainsi détachés du continent.

LEXIQUE

Islais : habitants de l’île d’Yeu.

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– Fichier audio à télécharger (.ZIP) : 46-les-insulaires.mp3

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