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Audio – La politique de vente immobilière des biens de l’État (2’05’’)

Posté le par le français dans le monde

Rationalisation du parc immobilier, réduction des déficits publics, désendettement… Avec la crise économique survenue en 2008, les États, notamment la France, cherchent par tous les moyens à faire rentrer un peu d’argent « dans les caisses ». Quitte à se séparer de châteaux, d’hôtels particuliers ou d’immeubles mis en vente sur le marché privé. Un crève-cœur pour les uns, qui considèrent qu’on brade une certaine histoire de la France, une nécessité économique pour les autres. Le débat fait rage. Depuis 2005, on estime à 3 milliards d’euros les recettes générées par ces ventes. Les polémiques sont d’autant plus fortes qu’elles touchent au paysage architectural parisien, comme l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris. Reportage de Gaël Letanneux.

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TRANSCRIPTION

Gaël Letanneux – C’est un symbole / une vente qui déchaîne aujourd’hui toutes les passions / l’Hôtel de la Marine / ce magnifique bâtiment construit sous Louis XV pour servir de garde-meubles royal est actuellement occupé par les marins du ministère de la Défense / mais dans deux ans ils devront déménager vers un autre site / cet immense hôtel / intimement lié à la place de la Concorde / pourrait alors être géré par un opérateur privé / session dont l’État serait le bénéficiaire / une politique de vente immobilière entamée il y a déjà plus de cinq ans / 3 milliards d’euros récoltés / plus de 1 700 biens mis en vente d’ici à 2013 / majorité / opposition / la classe politique se déchire sur la question / Claude Bartolone est député socialiste en Seine-Saint-Denis – Cl. B. – Le symbole de l’Hôtel de la Marine est très fort parce que finalement on va le vendre / on va le vendre pour essayer de combler un déficit qui est celui du budget actuellement / et ce déficit est surtout constitué par les cadeaux fiscaux que l’on fait aux plus aisés / finalement / on est en train de vendre un bien qui appartient à tous les Français / on vend les bijoux de famille pour les dépenses courantes / je trouve ça insupportable – G. L. – Pas de nostalgie / pas d’états d’âme / c’est la crise / il faut trouver des ressources lui répondent les députés de la majorité / comme l’UMP Valérie Rosso-Debord – V. R.-D. – Il y a pas de symbole qui tienne / cet hôtel qui est situé à un endroit qui est le plus cher de Paris pourrait utilement être vendu / je vous rappelle qu’un certain nombre d’ambassades à l’étranger aujourd’hui sont susceptibles d’être vendues pour permettre justement au réseau de nos ambassades de / de continuer à perdurer / voilà / une bonne gestion doit toucher l’intégralité des biens de l’État / mais l’État doit peut-être être plus exigeant et avoir une gestion plus en bon père de famille qu’il ne l’a eue pendant un certain nombre d’années – G. L. – Dans la liste des prochaines ventes il y a un château de 400 m2 sur les bords du lac Léman avec un port privé ou encore un hôtel particulier des années 20 dans le centre de Paris / en règle générale les ventes servent surtout à limiter les coûts de fonctionnement des administrations / seuls 15 % des bénéfices récoltés sont affectés au désendettement / une goutte d’eau par rapport à l’ampleur de la dette accumulée par l’État en France.

LEXIQUE

Les bijoux de famille : biens précieux ; par extension, l’expression « vendre les bijoux de famille » est utilisée lorsqu’un État vend une partie de ses biens au secteur privé, sous forme, par exemple, de privatisation d’entreprises nationales, de cession du patrimoine, de vente d’une partie de ses actifs.

UMP : sigle pour Union pour un mouvement populaire.

Gestion de père de famille : manière prudente, parcimonieuse, de gérer son budget.

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– Fichier audio à télécharger (.ZIP) : 35-biensdelEtat.mp3

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