Depuis maintenant quatre ans, l’élevage français traverse une crise très grave. Les prix de la viande sont historiquement bas alors que les charges continuent d’augmenter pour les agriculteurs. Dans beaucoup de fermes, la situation est désespérée. Reportage de Victor Honnet dans une exploitation de Châtel-Montagne dans le département de l’Allier.

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TRANSCRIPTION

Victor Honnet – Installés depuis 1987 dans la montagne bourbonnaise Pascal Louis et sa femme produisent des broutards / des veaux d’un an qu’ils vendent ensuite en Italie – P. L. – Le problème c’est / c’est le fait du / du prix qu’on vend les broutards / j’en ai vendu la semaine dernière / donc ils sont partis à 2 euros 53 / le kilo / c’est un prix qui fait du 16 francs 60 qui était le prix d’il y a une vingtaine d’années / et qu’en même temps aujourd’hui la paille a augmenté de 5 euros la tonne / elle est passée à 75 euros / l’aliment a pris 10 euros / la dernière livraison qu’on a eue / ça a augmenté de 10 euros / voilà / la / la différence est là quoi / les charges augmentent en permanence et le prix des bêtes stagne voire baisse / et c’est plus possible de / de / voilà c’est plus possible dans ces conditions / plusieurs fois oui on a été / on a été dégoûté / oui plusieurs fois / dégoûté par le métier / alors que c’est un métier qu’on aime profondément et auquel on est très / très attaché / c’est pas évident tous les jours de / de / de pas avoir l’argent pour payer ce qu’on a à payer / et puis de ne pas en avoir un petit peu de côté pour / pour les enfants quoi – V. H. – Avec 15 000 euros de dettes / trois enfants à nourrir / des crédits et des factures qui s’accumulent / bien sûr / chaque jour est une nouvelle épreuve pour Claudia / la maman – Cl. – J’ai une angoisse tout le temps / parce que j’ai peur qu’on nous aide plus / j’ai peur qu’on nous laisse tomber / quand vous êtes au fond du trou / vous êtes tout seul dans votre coin de campagne / et vous avez beau appeler les gens / euh / non il faut payer madame / il faut payer / voilà / il faut qu’on se débrouille / et c’est vrai que bon moi je me rends assez malade / nerveusement / le stress / tout ça / ça / ça vous prend le cœur / moi c’est le cœur quoi / souvent qui / qui palpite et puis voilà – V. H. – Pour sauver leur exploitation ces éleveurs n’attendent pas de nouvelles aides d’urgence de l’État / on veut / disent-ils / des prix décents qui nous permettent enfin de vivre de notre métier.

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